Roman post-apocalyptique, Le Millenium, tome 1, gratuit

Partager, merci !

Roman post-apocalyptique, le tome 1, gratuit.

Roman post-apocalyptique, Le Millenium, tome 1, gratuit. Découvrez l’intégralité du tome 1 de la saga Le Millenium par Noé Russell.

Le Millenium, une saga futuriste de type apocalyptique, une fiction à laquelle de nombreuses personnes pourront s’identifier, car les personnages principaux ont des convictions qui sont partagées actuellement par des millions de gens à travers le monde.

Le monde post-apocalyptique qui pourrait bien ne pas être un monde dévasté, bien au contraire…

Le début d’une guerre pas comme les autres

En se réveillant ce matin-là, Zara ressent une joie indescriptible. Tout en se levant, elle se sent portée à la fois par une énergie puissante, qui l’irradie de bonheur, et par une très grande quiétude; en effet, elle ne s’est jamais autant sentie en paix.

Elle sort de chez elle et se met à admirer ce paysage splendide, la mer bleue d’azur et, en premier plan, les palmiers qui ont poussé au bord d’une magnifique plage de sable blanc.

Quelques personnes sont déjà en activité, dont des pêcheurs en train de monter dans leurs embarcations de dimensions diverses. Il n’est que six heures vingt du matin, et tout à coup, Zara repense à ce qui vient de se passer. Elle constate à quel point, non seulement sa vie, mais toute la planète a changé, et tout le système, qu’il soit politique ou économique, a subi d’énormes mutations. En fait, plus rien n’est comme avant et, bien que ce bouleversement ait été ravageur, au contraire, pour elle et pour bien d’autres, il a été libérateur.

Elle espérait ce moment depuis longtemps. Elle savait que tout était écrit depuis des siècles, car elle l’avait étudié pendant des années avec son mari, Tom; mais tout de même, le vivre a été d’une telle intensité, tout s’est transformé à une telle vitesse sur la terre, avec une telle puissance !

Zara a tout d’abord vu sa vie changer au fil des dernières années, celles avant que la grande guerre d’Harmaguédon n’éclate. Elle a commencé par perdre son travail; son entourage également fut touché. La majorité de ses amis perdirent le leur et n’en retrouvèrent pas, et ensuite ce fut le tour de Tom, son mari, de rejoindre la longue liste des personnes qui eurent de moins en moins d’espoir de retrouver une vie normale; mais ce n’était malheureusement pas le pire, car tout était en train de se dégrader autour d’elle, y compris sa vie sociale; la société, dans son ensemble, avait déjà subi à ce moment-là d’énormes bouleversements, présentés comme une évolution par une classe politique qui mentait de plus en plus effrontément et sans se cacher.

Chaque dégradation constatée dans sa vie, chaque perte de liberté et de pouvoir était présentée par son gouvernement comme une avancée, un nouvel avantage. Mais elle, elle savait bien ce que cela cachait en réalité : une mise en esclavage progressive des peuples. Elle observait, méditait et réalisait bien que, chaque année, chaque mois, et maintenant chaque semaine qui passait apportait son lot de nouvelles désolations. Pourtant, au fond d’elle, une petite lueur naissante se transformait peu à peu en lumière intense, qui l’apaisait, la guidait…

Puis elle se souvint de ce jour où tout bascula. Il était 16 h 20, elle rentrait chez elle quand un énorme coup de tonnerre se fit entendre, enfin, cela ressemblait à un coup de tonnerre, mais le ciel était totalement dégagé. Ce n’était donc pas un orage, mais que se passait-il ?

Ensuite, il y a eu un deuxième coup de tonnerre, puis un troisième, à chaque fois plus puissant, jusqu’à ce que le ciel se déchire et qu’une lumière très vive apparaisse, ainsi que des sons de trompette. Le vent se leva. Immédiatement, elle comprit : c’est la prophétie qui ‘accomplissait, le fils de Jéhovah était de retour sur terre, mais cette fois, c’était pour régner !

Immédiatement, les chefs des nations du monde entier prétextèrent une attaque extraterrestre et mobilisèrent toutes leurs armées afin de défendre, soi-disant, la terre contre une attaque venant d’un autre monde, d’un autre peuple ou civilisation.

Les télévisions, radios et, bien sûr, internet ne parlaient que de cette attaque qui allait peut-être nous détruire. Ils exhortaient les gens à se cacher et les hommes à rejoindre des centres de recrutement, créés à l’improviste dans toutes les villes du monde afin de se joindre aux forces de défense terrestre.

On ne parlait plus de l’armée des États-Unis, de Russie ou de Chine, mais bien d’une seule armée, l’armée terrestre engagée contre un ennemi extraterrestre.

Tous les chefs de gouvernements défilaient à la télévision et leurs communiqués étaient repris par tous les médias afin de rassurer, de faire croire qu’ils contrôlaient la situation, comme d’habitude, pour ensuite expliquer que tous étaient persuadés que nous devions nous attendre à une invasion venant de l’espace, un ennemi puissant venant « d’ailleurs », mais d’où, ça, ils ne le disaient pas, bien évidemment.

On expliqua sur les chaînes de télévision du monde entier qu’il fallait rester calme, qu’une réunion de tous les chefs d’États venait d’avoir lieu en visioconférence et que tous avaient juré que l’attaque ne venait pas d’eux, ce qui n’était pas difficile à croire.

Il n’était pas difficile pour les gouvernements et les différents chefs des armées de ce monde de faire peur à la population, car il est vrai que ces colonnes de feu qui descendent du ciel dans un fracas assourdissant faisaient bien évidemment peur et également penser à une puissante arme inconnue utilisée par une force extraterrestre.

Mais au fait, se demanda Zara, avons-nous vu des engins spatiaux ? Elle chercha rapidement à travers toutes les informations qui arrivaient dans les différents médias, mais non, aucun ne parlait d’ovnis ou autres.

Après les trois puissants coups de tonnerre entendus aux alentours de 16 h20 et cette puissante lumière apparue dans le ciel, visible de partout dans le monde, on entendait régulièrement des trompettes, de façon discontinue, mais Zara avait remarqué qu’elle les entendait toutes les trente minutes environ, et à chaque fois, on annonçait, à la télévision et sur les réseaux sociaux, une nouvelle catastrophe. Une fois, ce fut le feu qui descendit du ciel sur de grandes villes américaines, une autre fois ce sont des grêlons plus gros que des balles de tennis qui tombèrent sur de grandes villes russes, ensuite de puissants tremblements de terre qui engloutirent la presque totalité de l’Indonésie et les rives côtières de plusieurs pays asiatiques.

Zara s’était immédiatement rendue chez elle et avait essayé d’atteindre son mari, Tom. Inquiète pour lui, elle essaya sans relâche de l’atteindre, sans succès. Son téléphone était peut-être débranché ? Peut-être était-ce simplement sa batterie qui était à plat. Mais vers 17 h 25, elle entendit la porte d’entrée s’ouvrir et se précipita. C’était lui, son Tom. Il la serra dans ses bras, elle était en pleurs et n’arrêtait pas de dire : mais que se passe-t-il, Tom ? que se passe-t-il ?

Tom la serra fort dans ses bras, la réconforta et la rassura.

On est en sécurité ici, ma chérie, on peut toujours descendre au sous-sol, si nécessaire, mais tu sais, je crois avoir une petite idée de ce qui se passe. Alors qu’il continuait à parler, le téléphone sonna. Il décrocha nerveusement. C’était un ami, Gérard, qui l’appelait pour l’informer de nouvelles importantes. En fait, ce que lui dit son ami correspondait exactement à ce à quoi il pensait depuis quelques minutes et qu’il s’apprêtait à révéler à sa femme, bien que celle-ci, il s’en doutait bien, devait également avoir compris ce qui se passait réellement sur terre.

Gérard le pria ensuite de vérifier régulièrement ses courriels, car ils continueraient de communiquer un maximum de cette façon, tant que ce serait possible.

Mais qu’est-ce qui se passe, Tom ? hurla Zara, une fois que ce dernier eut raccroché !

Un moment j’ai cru que c’était Harmaguédon qui commençait, et maintenant je doute, je ne sais plus quoi penser, et toi ?

Au moment où Tom commençait à lui répondre, un bruit assourdissant de trompettes se fit entendre à nouveau, suivi d’un vent d’une violence inouïe. On aurait dit que le toit de la maison allait s’envoler. Zara se précipita sous une table et fut rejointe rapidement par Tom.

Cachés sous la table, ils pouvaient entendre les avions de l’armée qui survolaient la ville et tiraient, mais tiraient sur quoi ? se demandèrent-ils.

Qui essaie de nous envahir ou de nous détruire ? cria Zara à Tom.

Zara, as-tu vu cette lumière dans le ciel ? On dirait que les cieux se sont déchirés, et cette lumière ne cesse de briller, à un tel point que la nuit n’arrive pas ! Normalement, à cette heure de la journée, on doit allumer les lumières, mais là, c’est comme si l’on était resté bloqué à midi. C’est une lumière qui est même plus puissante que le soleil, ou disons, différente, je n’arrive pas bien à la définir.

Mais cela ne te rappelle rien, Zara ?

Elle regarda son mari avec de grands yeux interrogateurs : Comment ça, que veux-tu que cela me rappelle ? Je n’ai jamais vu une telle lumière, et ces bruits de trompette, en plus, non, que veux-tu que cela me rappelle ?

Zara, réfléchis ! Cela devrait te rappeler, non pas quelque chose que tu as déjà vu, mais plutôt quelque chose que tu as lu.
Tout à coup, le visage de Zara s’illumina : Tu veux parler de la Bible ? Ah, mais oui ! Puis elle prit les mains de Tom et s’exclama : Mais tu ne vas pas me dire que tu penses toi aussi que c’est peut-être le début d’Harmaguédon ? Moi, j’y ai pensé et je me suis dit que je devais devenir folle, que cela devait être autre chose, mais quoi ?

À peine eut-elle fini de poser cette question à Tom qu’elle se rendit compte, par elle-même, qu’en fait, elle venait de réaliser, en la posant, que c’était bien Harmaguédon !

Mais alors, l’armée ne tire pas contre des envahisseurs, contre des vaisseaux ou que sais-je encore. Elle cherche à se défendre contre l’avènement de Jésus Christ qui revient avec une « armée », cette fois, pour détruire les impies, les gouvernements corrompus.

Exactement, Zara, je pense très exactement comme toi. Les armées du monde entier veulent défendre leur système contre ce qu’ils croient être un ennemi venant de l’espace. En fait, pour eux, Jésus et son armée sont bien une menace, ils ne se trompent pas. Il va détruire tout ce qui empêche la Vérité de s’exprimer totalement sur cette terre et pour ce faire, il n’a pas le choix. Il est obligé de faire la guerre aux puissants de ce monde et de les détruire ainsi que tous leurs systèmes corrompus. Mais nous, ma chérie, continua Tom, nous, nous sommes avertis, nous l’attendions ce grand jour, et, regarde, je crois que, cette fois, il est arrivé !

Je ne crois pas que ce soit une attaque extra-terrestre, ajouta Tom, toi non plus, Zara ?

Non, Tom, bien sûr que non, je ne le pense plus !

Tous les signes énumérés par le Fils de Jéhovah et annonçant les temps de la fin se sont accomplis depuis la première guerre mondiale. On le voit bien, tout s’est accéléré, aussi bien dans le négatif que dans le positif, puisqu’une véritable armée de proclamateurs du Royaume de Jéhovah a pu, depuis plus d’un siècle, annoncer cette bonne nouvelle à travers le monde, comme prédit; et, regarde, Zara, maintenant, que font toutes les armées du monde ? Elles s’unissent contre cette Puissance venue du ciel, en pensant qu’ils pourront la combattre avec des armes conventionnelles, et ça aussi, cela avait été prédit !

C’est juste incroyable de voir se réaliser cette guerre ou le début de cette guerre sous nos yeux et que personne ou presque ne comprenne exactement ce qu’il se passe réellement.

Pourtant, l’humanité est, depuis un peu plus de trois ans, sous le joug d’un gouvernement mondial. Tout le monde pouvait le voir, mais personne, à part une poignée d’hommes et de femmes, ne voulait vraiment savoir. Ils étaient bien trop occupés à voir comment ils pourraient tirer profits de ce gouvernement mondial, qui, dans les faits ne faisait rien d’autres que les réduire en esclavage, tout en leur promettant à chaque fois plus de liberté.

C’est vrai, Tom, on en a souvent parlé entre nous, et je me souviens de comment, depuis 2008, tout s’est précipité. Tout d’abord, il y a eu cette crise financière, qui d’ailleurs nous a fait perdre quelques dollars, même plusieurs milliers de dollars sur mes placements destinés à me créer une rente pour mes vieux jours, et tu te souviens, tu m’avais réconfortée en me rappelant que certainement un monde nouveau serait en place quand je serai à la retraite !

Oui, je me souviens Zara, j’en étais convaincu, et toi aussi. C’est pour ça que nous avons toujours gardé confiance dans l’avenir.

La crise boursière a servi de prétexte, par la suite, pour endetter et voler l’argent des peuples des nations, continua Zara, qui essayait de faire le point sur la situation, et tout a été testé et a commencé à Chypre. Tu te souviens, Tom, on en a souvent parlé à l’époque !

Exactement, ma chérie, on en a parlé et reparlé; on pouvait voir le plan du gouvernement mondial, encore invisible à l’époque, se mettre en place. On percevait bien cette volonté de créer un seul peuple, une seule nation sur la terre, mais avant d’y arriver, cela a été terrible.

Oui, tout d’abord, j’ai perdu mon travail, puis ce fut ton tour et bientôt plus de la moitié des personnes autour de nous n’avaient plus de travail, les conflits sociaux sont allés en augmentant, ainsi que le terrorisme islamique, puis c’est devenu presque invivable dans toutes les grandes villes du monde. Elles sont, les unes après les autres, tombées dans une violence extrême et c’est là qu’ils ont décrété l’état d’urgence. Ils ont commencé à nous numéroter numériquement et à nous implanter une puce électronique, pour notre sécurité, bien sûr, et soi-disant pour repérer plus facilement les terroristes.

Le téléphone de Tom vibra juste à ce moment-là. Le vent s’était un peu calmé et Tom se releva de dessous la table. Zara fit de même. Les fenêtres avaient résisté, le toit également. Tom lut le message et devint pâle.

Que se passe-t-il, Tom ?

Tous les hommes de moins de cinquante ans sont recrutés par l’armée et doivent se rendre au bureau de recrutement le plus proche. Ils sont géolocalisés sur une application que je dois télécharger.

Zara commença à trembler : Mais je ne veux pas rester seule, Tom, ne me laisse pas ici toute seule, je ne vais pas le supporter et qu’attendent-ils de toi, Tom, tu as déjà refusé de faire l’armée, alors pourquoi ils t’envoient ce message ?

C’est simple, Zara, sur la puce qu’ils nous ont implantée, tout est inscrit : notre date de naissance, et bien plus, y compris un système de géolocalisation, ce qui veut dire qu’ils savent où je suis. Et ils ont écrit que tous les hommes de moins de cinquante ans, sans exception devaient se présenter, car la menace est beaucoup trop sérieuse pour pouvoir se passer ne serait-ce que d’un seul homme.
C’est donc un était d’urgence, un de plus, et un nouveau prétexte pour imposer de nouvelles règles.
Il faut que je réfléchisse, Zara.

Tom se mit à la fenêtre afin de s’organiser, de prendre une décision. Tout en réfléchissant, il regardait dehors, quand, tout à coup, il appela Zara.

Viens vite, Zara !

Il ouvrit la fenêtre afin de mieux contempler cette image incroyable. Comment était-ce possible ?
Dans le ciel, comme suspendu dans les airs, apparaissait un glorieux trône et un être lumineux assis sur ce dernier, entouré de tous ses anges qui volaient autour de son trône. C’était un spectacle indescriptible, qui se vivait, non seulement avec ses yeux, mais également avec son cœur. Malgré cette apparition céleste, qui pouvait paraître apaisante, des colonnes de feu descendaient sur terre dans un fracas assourdissant, et quand elles arrivaient sur terre, tout était instantanément désintégré. Il ne restait plus rien à l’endroit qui avait été frappé par la colonne de feu.

C’est à ce moment-là que les armées du monde entier reçurent l’ordre de tirer en direction du ciel. Au-même moment, que ce soit à la télévision, sur internet ou à la radio, les ondes et les sites furent mobilisés par les messages de propagandes des différents gouvernements sur terre priant la population d’aller se mettre à l’abri, car la terre était attaquée. “Notre civilisation est en danger d’extinction”, disaient-ils, “mais nous allons combattre et vaincre cet ennemi qui veut prendre possession de la terre !”

Il était vingt-et-une heure, il faisait grand jour. Cela ne faisait que quelques heures que tout avait commencé, mais à partir de ce moment-là, la guerre s’intensifia, et ce qui était incroyable, c’est que des personnes depuis partout sur terre filmaient ce qui se passait. On pouvait voir en direct sur internet des bateaux, des avions, des soldats être touchés par des colonnes de feu qui descendaient du ciel et les désintégraient littéralement. Il ne restait plus rien, mais mieux encore : on n’aurait même pas dit que le feu était passé par là. Une fois que ces colonnes de feu avaient fait disparaître ce qu’elles avaient touché à cet endroit-là, non seulement elles s’en allaient, ne laissant aucune désolation derrière elle, mais ce lieu devenait un endroit propre et agréable, libre de tout détritus.

Tom et Zara se frottèrent les yeux. Ils repassèrent en boucle ces images incroyables, qui dépassaient la logique humaine. Des immeubles, des villes, des millions de personnes ainsi que des armées entières étaient touchées par ces colonnes de feu et, quelques secondes plus tard, on pouvait voir un paysage non pas de désolation, mais un nouveau paysage qui variait, bien entendu, selon les régions touchées. Il n’y avait pas de sang, pas de cadavres, aucun signe de destruction; au contraire, chaque fois, la première chose que l’on pouvait voir et entendre, c’était des oiseaux, de magnifiques oiseaux qui venaient d’on ne sait où et d’une beauté incroyable.

C’est à ce moment-là que Tom regarda sa montre, car il avait l’impression de perdre toute notion du temps; mais celle-ci ne fonctionnait plus. Il regarda alors l’heure affichée sur son ordinateur. Ce dernier indiquait zéro heure zéro minute. Il se tourna vers son smartphone, idem. Il demanda à Zara de faire de même, mais tous les appareils de Zara indiquaient la même chose, zéro heure zéro minute. La dernière fois qu’il avait regardé sa montre, il était vingt-et-une heure, et ce fut la dernière fois qu’il vit l’heure s’afficher sur sa montre; mais ça, il l’ignorait encore.

Ils voulurent allumer la télévision, mais elle ne fonctionnait plus. Seuls quelques sites fonctionnaient sur internet et, fait surprenant, les horloges du monde entier s’étaient arrêtées en même temps, les aiguilles s’étant positionnées sur midi.

La guerre gagna encore en intensité. Des armes toujours plus puissantes étaient utilisées par les humains. Le conflit s’était généralisé sur toute la planète et personne n’avait rien vu venir, enfin presque, puisque à peine trente millions de personnes environ sur cette terre savaient ce qui se passait réellement en ce moment. Ces personnes avaient toutes un point commun : elles suivaient à la lettre les Paroles écrites de Dieu et du seul Dieu Vivant, Jéhovah.

Toutes ces personnes réparties sur l’ensemble de la terre avaient le même sentiment, mais c’était tellement incroyable que tous échangeaient leurs impressions par sms ou autres moyens de dialogue directs en ligne selon où ils étaient situés. Chacun voulait savoir ce que les autres pensaient, jusqu’au moment où apparut dans le ciel un trône où était assise une personne, entourée de myriades de créatures célestes. Ils étaient visibles aux quatre coins de la terre grâce à cette lumière intense dont l’intensité ne faiblissait jamais et qui éclairait la terre vingt-quatre heures sur vingt-quatre, rendant impossible toute obscurité même dans les moments où il était censé faire nuit. Ce grand et glorieux trône restait visible jour et nuit et les armées du monde entier avaient beau lui tirer dessus, cela ne changeait rien. Il était invincible, rien ne pouvait l’atteindre.

Tom décida d’envoyer des emails à d’autres amis qui avaient certainement la même position que Zara et lui-même sur ce qui était en train de se produire, afin de savoir ce que eux faisaient quant à cet ordre d’aller se présenter dans le bureau de recrutement le plus proche. Et d’ailleurs, ces bureaux, existaient-ils encore et dans quel état était l’armée ? On pouvait voir que bien des villes avaient été touchées par ces colonnes de feu qui semblaient purificatrices, puisque, contrairement aux armes humaines, elles ne laissaient pas la désolation derrière elles, mais plutôt un nouveau paysage où tout semblait calme et paisible.

Tom reçut beaucoup d’emails et de sms. L’un d’eux venait de Gérard, son meilleur ami. Gérard était un aventurier, mais un aventurier de ce nouveau royaume que tous attendaient, un royaume basé sur la justice, la prospérité, un royaume sans maladie ni mort, bref une utopie pour plus du quatre-vingt-dix pourcents de la population, mais pas pour lui; car comme pour Zara, Tom et des millions d’autres personnes vivant sur terre, cette promesse avait été faite par le seul homme ayant vécu sur terre en tenant toutes ses promesses. Bien que mort il y a deux mille ans, sa parole, sa présence est toujours ressentie comme une réalité auprès de ceux qui l’acceptent dans leur vie.

Gérard lui conseilla d’aller se présenter, mais quelques heures plus tard, uniquement si cette guerre était toujours d’actualité, car selon lui, elle ne devrait pas durer longtemps.

Tom regarda dehors et constata que personne n’osait sortir. L’électricité, qui, jusque-là, fonctionnait encore un peu, visiblement, était coupée définitivement, mais la nuit n’obscurcissant plus le jour, cela avait moins d’importance au niveau de l’éclairage. Par contre, pour tout le reste, plus rien ne pourrait fonctionner à long terme.

Tom savait que, dans une telle période de guerre, se prétendre objecteur de conscience, ne pas vouloir porter une arme et aller défendre son pays pouvait être pris pour une trahison et conduire tout droit à un emprisonnement, ou pire, à une exécution.

Les gouvernements de ce monde n’avaient plus que quelques heures à vivre, ou, devrait-on dire, à survivre. La fin de chacun d’eux était très proche, mais de quoi seraient-ils capables sachant qu’ils allaient être détruits ?

C’est ce qui inquiétait aussi bien Tom que Zara, qui l’avait rejoint dans sa réflexion.

On recevait des messages de partout dans le monde, qui nous disaient que les villes disparaissent, les paysages changeaient, les gouvernements étaient anéantis. Cela se passait progressivement, mais de façon inéluctable. Il faut dire que Zara avait vécu dans plusieurs pays avant de se marier avec Tom, car elle accompagnait ses parents qui étaient des prédicateurs et elle avait noué de nombreuses amitiés un peu partout dans le monde, qu’elle entretenait depuis des années. Tous les témoignages étaient pareils et tous lui confirmaient que, bientôt, l’on pourrait dire : l’ancienne terre a disparu, ce qui signifiait pour Zara et Tom : l’ancien système de choses a disparu, car la gouvernance des nations est en train de changer de mains.

Mais combien de temps cela allait-il prendre ?

Et en attendant, que fallait-il faire ?

S’engager dans l’armée ? Pour Tom et ses amis, il n’en était pas question. Mais que risquaient-ils en ne se rendant pas dans le centre de recrutement le plus proche ?

Tom était convaincu qu’il n’aurait jamais de comptes à rendre devant un tribunal militaire, car tout simplement, il n’y aurait plus d’armée, plus de gouvernement, plus de tribunal, en tout cas humain !

N’était-ce pas faire un acte de foi que de ne pas suivre cet ordre ?

Zara, de son côté, ne resta pas inactive. Elle écrivit des dizaines de messages à différents amis à travers le monde et à chaque fois, les réponses furent les mêmes : chez eux également, la nuit avait disparu, il faisait tout le temps jour, impossible de savoir quelle heure il était, on dirait que c’est midi sur toute la planète quand il s’agit des montres ou horloges, et tout système digital censé indiquer l’heure n’offrait que ces quatre chiffres : 00 h 00.

Zara, Zara, viens regarder, cria Tom !

Quoi, que se passe-t-il encore ?

Regarde ! La lune, dans le ciel, elle est rouge ! C’est nouveau ! Elle est située juste au-dessus du glorieux trône qui brille d’ailleurs toujours autant !

Incroyable ! C’est beau, à la fois merveilleux, mystérieux et tellement envoûtant de voir un tel spectacle ! Elle se serra immédiatement dans les bras de Tom et ils sentirent monter en eux une grande Paix. C’est la première fois que tous les deux ressentaient une telle puissance venant de l’intérieur d’eux-mêmes, une Paix tellement puissante qu’il leur était impossible d’avoir peur de quoi que ce soit.

Et pourtant, ce moment de douce quiétude et d’harmonie entre eux et l’univers ne dura que quelques secondes, car des coups de feu retentirent à l’extérieur et un homme armé, habillé en habits militaires, somma les hommes encore chez eux de sortir afin de venir défendre la terre.

Tom observait ce qui se passait. Des hommes sortaient de chez eux et, immédiatement, des soldats les équipaient avec tout un attirail de guerre, soit les habits militaires, deux armes et un gilet pare-balles.

Zara observait également et dit à Tom : ils pensent vraiment qu’avec leurs armes et leurs gilets pare-balles, ils vont pouvoir combattre des tornades de feu ?

D’après ce que j’ai lu, ils se préparent à une invasion terrestre. Ils pensent que la terre va être envahie par des extraterrestres ! Rien que de le dire, cela fit sourire Tom.

Tu vois, Zara, jusqu’à la fin, les hommes, enfin la plus grande majorité d’entre eux, n’auront rien compris à ce qui se passait réellement.

Ils échafaudent à nouveau de grande théories et stratagèmes, mais basés sur des données erronées.

À peine avait-il fini sa phrase que ce que redoutait Tom arriva : dans la rue, un homme tenait dans sa main un appareil lui indiquant visiblement quels hommes étaient censés être présents dans les maisons avoisinantes et, rapidement, il pointa la maison de Zara et Tom et envoya deux hommes armés frapper à leur porte.

Tom se rapprocha rapidement de Zara, l’embrassa et la serra très fort, puis lui dit : je vais devoir te laisser, mais ais confiance, c’est la dernière fois que l’on nous sépare. Je reviendrai le plus vite possible, prends soin de toi !

Zara avait des larmes qui lui coulaient sur le visage. Elle voulait se montrer forte, mais ne pouvait cacher toute sa peine. Elle regarda Tom se diriger vers la porte d’entrée tout en priant et suppliant Jéhovah que son amoureux soit protégé et qu’il revienne rapidement à la maison.

Deux grands coups furent frappés à leur porte et Tom l’ouvrit. Il fut immédiatement pris par le bras et emmené vers celui qui avait l’air de diriger cette petite troupe.

Bonjour Tom, je suis le capitaine Richard Burdet, mais tout le monde m’appelle capitaine Richard. Vous êtes réquisitionné afin de rejoindre ma troupe. Notre mission, qui est aussi la vôtre maintenant, est d’assurer la sécurité des civils dans ce quartier et de les défendre contre l’ennemi. Le sergent Borel va vous donner votre équipement.

Capitaine Richard ?

Oui, Tom.

Je suis tout à fait disposé à aider les personnes blessées et à apporter de la nourriture ou de l’aide en général, mais je ne porterai pas d’arme; je n’ai d’ailleurs pas fait l’armée, c’est inscrit dans mon dossier. Je pense que vous pouvez en avoir la confirmation.

Le capitaine Richard se mit sérieusement en colère et hurla : encore un de ces objecteurs de conscience ! Mais où irait le monde si personne ne le défendait ? Vous y avez pensé, Tom ?

Oui, bien sûr, je respecte votre point de vue, mais ce n’est pas le mien. Je désire simplement vous informer que mes convictions n’ont absolument pas changé.

Le sergent Borel, qui avait tout entendu, intervint et cria : encore un de ces pacifistes ! Et il essaya d’ameuter les autres soldats afin de les monter contre Tom.

En temps de guerre, et plus spécialement celle-là, les personnes qui ne défendront pas la terre contre ces envahisseurs seront traduits en justice et exécutés pour haute trahison, est-ce que vous comprenez bien la portée de ce que je viens de vous dire, Tom ?

Oui, capitaine, je comprends, mais ma décision est mûrement réfléchie.

Sergent Borel !

Oui, capitaine.

Emmenez Tom en prison et veillez bien à le mettre en isolement pendant quarante-huit heures afin qu’il puisse mieux réfléchir à ce qu’il veut faire.

À vos ordres, capitaine.

Zara regardait à travers la fenêtre et vit Tom se faire emmener, menottes aux poignets. Elle tremblait de peur et de rage. Mais que vont-ils lui faire ? pensait-elle.

Elle pria pendant de longues minutes et sentit progressivement une grande paix se propager à l’intérieur de tout son être, elle sentait qu’elle n’était pas seule et encore moins abandonnée.

Environ quinze minutes plus tard, Tom se retrouva en prison, dans une cellule. L’ordre fut donné qu’il ne soit en contact avec personne pendant une durée de quarante-huit heures.


Partager, merci !
HTML Snippets Powered By : XYZScripts.com

Pas de copie sur cette page.

Nous utilisons des cookies afin de vous offrir la meilleure expérience possible sur notre site. En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez notre utilisation de cookies.
J'accepte