Comment notre monde est devenu cheap

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Comment notre monde est devenu cheap par Raj Patel et Jason W. Moore. Voici le résumé du livre, ainsi que les votes et avis des lecteurs.

Raj Patel est économiste et enseigne à l’université du Texas. Diplômé d’Oxford, de la London School of Economics et de Cornell, il a quitté la Banque mondiale et l’Organisation mondiale du commerce pour se consacrer au militantisme.

Historien, Jason W. Moore enseigne à l’université de Binghamton (Etats-Unis) et a publié de nombreux ouvrages sur l’histoire de l’environnement et du capitalisme. Il a notamment forgé le concept de “capitalocène”.

Notre monde est devenu cheap, le résumé:

«Cheap» ne veut pas simplement dire «bon marché». Rendre une chose «cheap» est une façon de donner une valeur marchande à tout, même à ce qui n’a pas de prix. Ainsi en va-t-il d’un simple nugget de poulet. On ne l’achète que 50 centimes, alors qu’une organisation phénoménale a permis sa production : des animaux, des plantes pour les nourrir, des financements, de l’énergie, des travailleurs mal payés…

Déjà, au XIVe siècle, la cité de Gênes, endettée auprès des banques, mettait en gage le Saint Graal. Christophe Colomb, découvrant l’Amérique, calculait ce que valent l’eau, les plantes, l’or… ou les Indiens. Au XIXesiècle, les colons britanniques interdisaient aux femmes de travailler pour les cantonner aux tâches domestiques gratuites. Jusqu’à la Grèce de 2015, qui remboursait ses dettes en soldant son système social et ses richesses naturelles.

Le capitalisme a façonné notre monde : son histoire, d’or et de sang, est faite de conquêtes, d’oppression et de résistances. En la retraçant sous l’angle inédit de la «cheapisation», Raj Patel et Jason W. Moore offrent une autre lecture du monde. De cette vision globale des crises et des luttes pourrait alors naître une ambition folle : celle d’un monde plus juste.

Extrait:

Ce livre cherche ainsi penser les relations complexes, conflictuelles et inter-dynamiques qui existent entre les hommes et le reste du vivant. En donnant sens au monde qui nous entoure, il
souhaite aussi en envisager l’avenir.

Quelle est son idée directrice ? Le monde moderne s’est construit en « cheapisant » sept choses :
la nature, l’argent, le travail, le care, la nourriture, l’énergie, et les vies. Le but de la cheapisation est
d’étendre toujours plus son contrôle sur ce fameux tissu du vivant.

Pour prendre un exemple simple, revenons nos os de poulet fossiles. Le poulet (gallus gallus domesticus) est la volaille la plus répandue dans le monde. Mais celle que nous mangeons aujourd’hui n’a rien à voir avec celle que l’on consommait il y a cent ans. Nos poulets sont en effet le résultat d’efforts intensifs déployés après la Seconde Guerre mondiale pour produire la volaille la plus lucrative possible. Ce poulet, adulte en quelques semaines, peut peine marcher, possède une poitrine démesurée, et est élevé et mis mort dans des quantités significatives : plus de soixante milliards de volailles par an. Voilà un cas exemplaire de ce que nous entendons par « nature cheap

Le poulet est la viande la plus populaire aux États-Unis, et s’apprête d’ici 2020 à conquérir le monde. Pour autant, les ouvriers du secteur de la volaille sont très peu payés : quand deux dollars sont dépensés pour un poulet de fast-food, deux cents seulement vont aux salariés, sans compter que certains industriels du poulet recourent au travail des prisonniers, payés 25 cents de l’heure.
Voilà un cas exemplaire de ce que nous entendons par « travail cheap ».

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