Sous la surface, de Martin Michaud

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Martin Michaud est né à Québec en 1970 et est maintenant établi à Montréal. Il a tout d’abord travaillé, pendant de nombreuses années, en tant qu’avocat d’affaires, mais a finalement choisi de se consacrer pleinement à l’écriture. Il est aussi bien écrivain que scénariste, mais également musicien.

Ses quatre premiers romans ont obtenu un succès incontestable auprès des lecteurs et pas moins de cinq prix littéraires, ce qui lui a valu d’être reconnu comme le nouveau chef de file des écrivains de romans policiers québécois.

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Son nouveau thriller, Sous la surface, est déjà dans le top 100 des meilleures ventes sur Amazon et voici ce qu’en dit Marianne Payot dans L’Express de décembre 2014: Avec son style classique et son tempo bien rythmé, Martin Michaud joue gagnant. On s’inquiète pour Leah, on frémit avec Mitchum, le valeureux inspecteur de Lowell, et on finit par détester Gene, le directeur de campagne du sénateur, prêt à toutes les turpitudes pour propulser son poulain à la présidence des Etats-Unis. Digne des meilleures séries américaines, avec sa dose de magouilles politicardes et de passions amoureuses, ce thriller se lit d’une traite.

Extrait:

Je n’ouvre jamais les yeux dans l’eau. J’ai peur des forces qui gravitent sous la surface, des formes noires qui ondoient dans l’ombre; peur d’y croiser un visage putréfié ou que la mort me saisisse par la cheville et me fige dans le limon jusqu’à ce que la dernière molécule d’oxygène ait quitté mes poumons. Cette règle, je la respecte aussi à la piscine, car on ne sait jamais avec certitude ce qui se trame sous la surface.
Le vestiaire des femmes était désert en ce 14 décembre 1999. Une odeur de chlore flottait dans l’air. S’abonner à un club privé en plein coeur de Manhattan coûtait la peau des fesses, mais j’aimais la tranquillité qui animait ces lieux, tôt les jours de semaine.
Depuis quelques mois, chaque fois que je venais nager, chacun de mes gestes contribuait au strict respect d’une routine préprogrammée : déposer mon sac sur le banc de bois patiné, face à mon casier; me déshabiller et suspendre mes vêtements aux crochets de l’armoire métallique ; glisser mes orteils dans la bride en V de mes tongs.
Par la suite, au son du caoutchouc qui claquait contre mes talons, je me rendais à la toilette complètement nue, sans même prendre la précaution de me couvrir. À quoi bon ? Je ne croisais jamais personne à cette heure-là et, sans doute a cause de mon ancien métier, la nudité ne m’intimidait pas.
Dès que j’avais fini d’uriner, je me dirigeais vers le miroir fixé au mur de céramique. En un tournemain, je remontais en chignon ma tignasse blonde avec l’élastique entortillé autour de mon poignet. Guettant l’arrivée d’une première ride, j’effleurais parfois du bout des doigts la peau de mes paupières inférieures, sous mes yeux verts.
Il y avait déjà trois ans, à cette époque, que j’avais arrêté de faire des défilés de mode. Or, même si, quelques semaines plus tard, le nouveau millénaire me propulserait dans la trentaine, mon corps n’avait pas changé d’un iota au cours de la dernière décennie.
Maillot enfilé, l’étape finale de mon rituel consistait à vérifier le contenu de mon sac – une enveloppe, mon portefeuille et un nécessaire de toilette -, à le poser sur la tablette du haut et à refermer la porte de métal. Après avoir pris une serviette dans la pile sur le comptoir, je poussais la porte qui menait à la piscine.
Sous le grésillement des néons, l’eau scintillait comme un miroir et le bruit de ma respiration me semblait amplifié par le silence sépulcral. Je prenais une grande inspiration avant de plonger. Mes paupières étaient closes au moment de toucher l’eau.
Lorsque je reviendrais au vestiaire, l’enveloppe aurait disparu. Ce manège s’était déjà produit et se produirait encore. On peut n’être que témoin de son existence, mais parfois les gestes que l’on pose nous ramènent des années plus tard à l’origine des choses. Et quand on a tout perdu, même le nom de celui qu’on a aimé a une drôle de consonance.
La vie n’est pas un conte de fées, mais laissez-moi quand même vous raconter…découvrez maintenant toute l’histoire, en téléchargeant: Sous la surface de Martin Michaud


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