Une demande pour la vie, une nouvelle de Stéphane Tinner

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Une demande pour la vie, une nouvelle de Stéphane Tinner. Découvrez la biographie de l’auteur ainsi qu’un extrait et l’accès direct à sa nouvelle.

Des premières histoires postées dans une boîte en carton sous les directives d’un instituteur, dont il a tenu entre les mains fièrement les photocopies, en passant par les poèmes et courts récits passionnés d’adolescents, Stéphane Tinner écrit en quelques jours les cents premières pages d’un manuscrit qui devient dix-huit mois plus tard son premier roman Pour te protéger.

En 2016, il présente ce récit dans le cadre du Concours littéraire Les Plumes Francophones où celui-ci se hisse à la 38e position parmi 1174 oeuvres provenant de 55 pays. Huit mois après sa publication, ce thriller policier se classe dans le top 5 des meilleures ventes de Policier et suspense sur Amazon France et dans le top 50 des meilleures ventes de la boutique Kindle

Aussi loin qu’il s’en souvienne, il a toujours imaginé des intrigues, toujours été à l’affut de nouvelles histoires. Fan de romans à suspense et policier, c’est ce type de fictions qu’il partage désormais avec ses lecteurs.

Extrait:

Je regardai de chaque côté de la chaussée. Le trafic était dense en cette fin de journée dans la capitale et chaque automobiliste progressait par à coups parmi ce flot incessant de véhicules qui ressemblait à une piste d’autos tamponneuses. Le bruit des moteurs vrombissants et les pneus qui sifflaient se mélangeaient au brouhaha de la métropole. Piétons et automobilistes cherchaient tous à fuir cette fourmilière urbaine.

Dressée sur mes escarpins, je m’élançai sur le passage piéton et me faufilai entre deux pare-chocs qui m’obligèrent à me tourner sur le côté. Je soulevai ma valise à roulettes et pestai contre ce chauffard, incapable d’arrêter sa Renault avant les rectangles blancs dessinés sur l’asphalte. La jupe cintrée que je portais ne me facilita guère la tâche. Je redressai la tête, tirai mon chemisier vers le bas et repris mon chemin.

De l’autre côté de la route se trouvait le café où nous avions rendez-vous. Les aiguilles de ma montre me rappelèrent une fois de plus que j’étais en retard. Comme toujours, je m’y prenais à la dernière minute, mais cette fois-ci, j’avais une bonne excuse : nous partions pour le week-end. J’attendais cet instant depuis si longtemps que, même pressé par le temps, j’avais vidé la moitié de ma garde-robe et recommencé mes bagages au moins quatre fois. Je voulais être certaine de posséder tout le nécessaire de séduction.

L’intérieur de l’établissement était désert. Seules deux tables étaient occupées, l’une par un couple pris d’ennui qui détournait tour à tour ses regards comme un spectacle de mime, et l’autre, par deux adolescents vêtus de leurs habits pimpants qui riaient en visionnant une vidéo sur l’écran de leurs téléphones. Le son retentissait à travers tout l’espace et leurs commentaires présageaient un contenu inopportun.

Je scrutai une fois de plus ce lieu où j’avais rencontré Emmanuel deux ans auparavant. La décoration n’avait pas changé et pourtant elle paraissait toujours autant en vogue que lors de l’inauguration du Blue Diamond. Le bon goût de l’architecte d’intérieur que j’avais recommandé au patron, un ami de longue date, y était pour beaucoup. Je pouvais être fière de ma démarche. C’était lors de cette soirée que nos regards s’étaient croisés pour la première fois. Emmanuel avait apporté une partie des fonds qui avaient permis à ce haut lieu mondain de voir le jour.

Je ne supportais pas d’attendre et ce manque de considération de la part d’un homme était un outrage à la galanterie. Ce n’était pas son genre, pourtant je redoutais un empêchement de dernière minute. Cela s’était déjà produit une fois lorsque sa fille était tombée malade et nous avions dû à regret annuler notre escapade.

Je m’assis par dépit sur un fauteuil crapaud, les jambes croisées, et je guettais l’entrée en même temps que je scrutais l’arrivée d’un appel sur mon téléphone. Rien. Agacée, je l’appelai. Encore sa messagerie vocale. Je raccrochai. Un long soupir s’échappa de mes narines.

Cette impatience me fit commander une coupe de champagne au serveur pour me détendre. Je bus une grande gorgée du liquide pétillant et attrapai un magazine pour tenter d’oublier cet affront. Me calmer et surtout ne pas lui montrer que cette situation m’affectait. Il pouvait arriver d’un instant à l’autre.

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